19 décembre 2006

Blog-Job

Ce blog ayant été le catalyseur du lancement de mon activité professionnelle de consultant en communication et en développement durable (JJ & DD), je m'en voudrais de ne pas donner ici quelques nouvelles de cette aventure.

J'ai ainsi le plaisir d'intervenir cet hiver à l'Institut Supérieur de la Communication (Communication et Développement Durable) tout comme je le ferai fin janvier à l'ESC Clermont (Hors media et communication responsable). J'entame également une collaboration avec le goupe de formation Benchmark qui vient d'ouvrir les inscriptions d'un Séminaire (Intégrer les valeurs du Développement Durable dans sa communication) que j'animerai en mai prochain.

Et pour ceux qui ont des cadeaux en retard et qui néanmoins cherchent à donner quelque sens à cet achat, je voudrais vous dire tout le bien des Editions Elka ... que je conseille par ailleurs et qui ont sorti en cette fin d'année leur deuxième opus dans la collection les carnets de Timéo : Les dessous de l'or blanc - la face cachée de nos vêtements.

Bonne Année, bonne DD.

03 décembre 2006

JJ & DD sont des Freemen

Je suis donc entré en religion chez les Freemen. Mais quelle est donc cette secte si étrange dont le nom sonne comme un chewing gum sans sucre ?

En fait, un regroupement iconoclaste (à vous de juger) de bloggers qui partagent 2 idées. La première : le changement climatique est un problème majeur, pas uniquement écologique, mais aussi politique et économique. La deuxième : s’attaquer sérieusement à ce problème (et à d’autres… guerres, pauvreté, etc.) implique une remise en cause profonde de nos modèles économiques et particulièrement de la notion de «croissance».

Freemen est donc un réseau de blogs, dont les auteurs sont d’accord avec les affirmations ci-dessus (au moins) et s’engagent simplement à chaîner les autres. L’objectif est de donner plus de visibilité à chacun, et à l’ensemble. De donner de la voix à tous les indépendants, à tous les esprits libres. Chacun, comme le nom « Freemen » l’indique, pense et écrit toujours ce qu’il veut sur son blog … et ça m’arrange. L’ensemble de ces contenus formera petit à petit une nouvelle «chaîne», un nouveau «journal», chacun parlant de ce qu’il veut, politique certes, mais aussi art, culture, coups de cœur, n’importe quoi, etc. Pour rejoindre le réseau, il suffit, s’il on est déccord avec les principes énoncés ci-dessus d’insérer la liste « Freemen » sur son blog et de vous faire connaître de l’un d’entre eux, qui transmettra.

Homme libre toujours tu chériras … le développement durable !

24 novembre 2006

Lo be or not lobby

Comme la prostitution, les cabinets de lobbyng s’affichent aujourd’hui ostensiblement comme à Bruxelles mais cette sortie de la clandestinité ne leur donne pas pour autant une virginité.

Le lobbying n’est définitivement pas un outil de communication responsable car leur finalité est l’antinomie des fondements du développement durable et de la démocratie. Comment justifier une action qui a pour but de faire prévaloir un intérêt particulier sur l’intérêt général ? Comment accepter qu’on puisse vouloir infléchir une loi de la République (décidée démocratiquement par et pour les citoyens) au bénéfice d’un intérêt privé, en général pour des raisons de profits, souvent au détriment de l’environnement, parfois même de la santé publique ?

Des vessies pour des lanternes

Ce qui est détestable et choquant dans le lobbyng c’est bien évidemment le discours déguisé, la volonté de tromper. Les techniques utilisées par les officines spécialisées s’apparentent à celles de la guerre … fut-elle de l’information, comme le «perception management». Il est légitime et sûrement même souhaitable qu’une entreprise ait un dialogue avec élus et agents publics mais encore faut-il que cette relation soit transparente, sans arrière pensée et basée sur le respect. Cet échange sincère avec les parties prenantes est la base de toute gouvernance digne de ce nom.

Les lobbys les plus puissants et les plus fourbes sont ceux des filières et des groupements. L’union fait alors la force et dilue la faute morale entre tous : tous un peu responsable mais personne vraiment coupable, une vraie leçon de courage ! Les entreprises qui avouent, par souci d'honnéteté, avoir recours à cette pratique font en quelque sorte amende honorable mais elles feraient bien de faire l’autre bout du chemin et de cesser définitivement ces pratiques d’un autre temps.

Combien d’entreprises se targuent de leur comportement exemplaire en matière de Développement Durable et combien ont par exemple tenté de torpiller en sous-main la directive Reach ou du moins tenté de la vider de sa substantifique moelle réglementaire et contraignante ! Que ceux qui pense que je force un peu le trait prenne le temps d’aller découvrir les nominés du "Prix du Pire Lobbying de l'UE 2006"...

Le seul lobby qui trouve grâce à mes yeux c’est celui qui a pour but de protéger le citoyen, le consomateur et ses droits : un lobbying d’utilité publique en quelque sorte mais le mot lobby est alors bien mal choisi …

18 novembre 2006

Sens pour sang

On dit souvent qu’il faut laisser parler son cœur mais l’émotion n’est pas toujours bonne conseillère, il faut aussi parfois faire appel à la (sa) raison …

Je venais donc de me casser le nez sur la devanture fermée d’un point de dépôt de paniers bio de mon quartier, quand je fus attiré par l’enseigne d'un Centre de don du sang qui le jouxtait. "C'est l'occasion qui fait le larron, pourquoi pas ?" me suis-je dit. Mais assez rapidement mon coeur se mit à battre. "Non ce n'est pas une si bonne idée, une autre fois peut-être, …". Eh oui, plus hypocondriaque que moi tu meurs ! La seule vue d’une seringue ou d’une blouse blanche me fait pâlir.

Mon cerveau a heureusement repris le contrôle de la situation en me demandant de lui donner une et une seule bonne raison de ne pas pousser cette porte ... et c’est bien la Raison qui me fit finalement donner mon sang.

Capucine, ma fille de 7 ans qui commence à bien connaître Dédé vu le temps que son père passe avec lui, me dit tout à l’heure en me voyant rédiger ce billet pour mon blog «mais Papa, donner son sang, c’est pas du Développement Durable»… Ben, si quand même ma chérie, il est bien question ici de solidarité, qui est l'un des principes majeurs de Dédé (je rassure ceux que je vois sourire, j'ai utilisé d'autres mots).

Mais que la Raison ne nous empêche surtout pas d’avoir un cœur gros comme ça !

09 novembre 2006

JJ, le France-In-Terrien









Pour moi il n’y en a qu’une, c’est … France Inter. Alors ça fait d’autant plus plaisir de savoir mon blog à l'affiche de l’émission Blog à Part du 10 novembre (à lire ou à écouter).

Bienvenue donc aux France-In-Terriens qui viennent découvir le blog de JJ et DéDé. Dédé, c’est «mon ami qui vous veut du bien», mon double, ma gouvernance personnelle, bien évidemment DD comme Développement Durable. Vous l'avez compris, mon crédo, mon ambition c'est d'expliquer simplement et concrétement les enjeux de Dédé. Du réchauffement climatique au commerce équitable en passant par la maison écologique, de l'agriculture durable à l'éolien en passant par la politique, parfois au travers d'expériences ou d'anecdotes personnelles (comme celles de l'eau chaude solaire ou du compost de mes courgettes dont parle David dans sa chronique). Le tout bien sûr toujours avec un peu d'humour et en gardant un esprit critique.

Une interview/présentation réalisée par David Abiker, par ailleurs chroniqueur dans l'excellente émission Arrêt sur Images de France 5 et contributeur émérite du Big Bang Blog. Si ça c’est pas du cirage de pompe ! Une vraie pompe, à la différence de la pseudo pompe au bio-éthanol de Thierry Breton …

05 novembre 2006

Apprendre à compter libère !

La sensibilisation au développement durable passe nécessairement par la transmission et donc l’assimilation de données, de faits et chiffres, qui vont petit à petit permettre une prise de conscience.

Dans cet apprentissage il faut au préalable, selon Pierre Radanne (ancien directeur de l’Ademe et dorénavant expert indépendant), «dimensionner le problème», car en effet «apprendre à compter libère». Dans le cas du réchauffement climatique et des émissions de gaz à effets de serre, il va nous falloir apprendre à compter en dioxyde de carbone (Co2) ou en Tonne Equivalent Pétrole (tep). Apprendre par exemple qu’un an de chauffage d’un appartement c’est 1 tonne de Co2, qu’un ménage moyen français représente 15,5 tonnes de Co2 par an. Au-delà des valeurs absolues, ce sont souvent les valeurs relatives qui parlent : faire ses courses dans un supermarché de proximité c’est 60 fois moins de pétrole et d'émissions de Co2 que d’aller les faire en voiture à l’hypermarché en périphérie urbaine (4 kep – 12,6 kg de Co2 vs 251 kep – 773 kg de Co2).

Il viendra le temps où comme pour les étiquettes «énergie» de l’électro-ménager chaque produit aura son étiquette «carbone», c'est déjà le cas depuis mai 2006 pour les voitures. Certains imaginent une carte Co2 de laquelle seraient débitées les équivalences en Co2 de toutes nos consommations de la vie courante, et comme avec une carte bleue, il n’y aurait pas de découvert autorisé au-delà d’un quota qui nous serait attribué …

Avez-vous remarqué qu’on retient d’autant mieux ces chiffres, ou du moins leur ordre de grandeur, qu’ils sont surprenants ... comme celui des 5 500 milliards d’euros que coûterait à notre économie notre non prise en compte du problème du réchauffement climatique. On accepte par ailleurs d’autant mieux ces chiffres, fussent-ils déroutants, qu’ils nous sont donnés par des «autorités» rassurantes (personnalités qualifiées, experts, ONG et même parfois célébrités comme l’ex futur président des Etats-Unis !).

L’avantage de ces équations, c’est qu'elles se suffisent souvent à elles-mêmes, elles nous rendent intelligents car elles nous font déduire de façon intuitive et évidente la réponse à l’enjeu, c’est donc nous et nous seuls qui arrivons à la conclusion, à la prise de conscience et ainsi le passage à l’acte, le changement de comportement en est facilité. Un exemple personnel : j’ai été éduqué à manger de la viande à tous les repas, et bien j’en mange naturellement moins et sans effort depuis que résonne dans mon esprit les calculs du type «200 g de veau est équivalent à 50 Km en voiture en bilan carbone» ou encore «1kg de bœuf c’est 15 000 litres d’eau» …

25 octobre 2006

"Sans communication, il n’y a pas de développement durable"

Interview exclusive

Serge Orru, nouveau directeur du WWF depuis le mois de juillet, a accepté de répondre à quelques questions à l’aube de l’ouverture de la quinzième édition du Festival du Vent dont il est aussi le Président.

Communication et Développement Durable sont-ils antinomiques ?

«Sans communication, il n’y a pas de développement durable . Nous ONG, nous devons en permanence sensibiliser, convaincre, produire des arguments nouveaux, persuader, toujours démontrer et rendre désirables nos propos . Mais soyons vigilants, le développement durable ne peut être qu’un alibi marketing.»

Que répondez-vous à ceux qui disent que pour une ONG le partenariat avec les entreprises c’est vendre sa liberté de pensée ?

«Etre sans moyens c’est être dépendant des subsides publiques. Une ONG doit être puissante avec ses membres, les français doivent pouvoir soutenir les associations de leur choix. Les associations en France sont faibles en membres et en moyens : nous sommes 130 000 membres en France quand nous en avons 1 million aux Pays –Bas ! C’est cher et difficile de s’opposer à certains lobbys. Rendez-vous compte, l’équipe française de WWF est composée seulement de 85 personnes et notre budget c’est le petit budget d’une agence de publicité. Les entreprises c’est formidable car le changement est aussi là. Chaque geste compte. Il y a 800 millions de voitures dans le monde, vous imaginez ce que ça fait 1 litre d’économie par voiture ? Je crois à la force de la masse, à la force de l’exemple. Les chefs d’entreprise ne sont pas des criminels de guerre. Il y a les conscients et les inconscients, les endormis et les éveillés.»

Mais Serge Orru est aussi à n’en pas douter un poète : «la seule ENR (énergie renouvelable) c’est le rêve» ...

11 octobre 2006

DéDé sera candidat

Les politiques semblent découvrir l’importance du Développement Durable en cette veille d’élections nombreuses et variées.

Jusqu’alors la thématique leur semblait peu sexy ; en effet le «temps politique» avec ses ambitions de court-terme, durée de mandat oblige, était loin de rencontrer le «temps écologique» aux conséquences lointaines. Mais la réalité a rattrapé la fiction et la prise de conscience généralisée (sauf pour le mammouth Claude Allegre) du réchauffement climatique fait aujourd’hui du DD une «urgence» au même titre que les incidents en banlieue ... ce dont vont se délecter les médias et donc les politiques.

Les grandes formations politiques ont donc intégré le sujet et rivalisent de "think tanks" et tables rondes environnementales : états généraux aux PS , colloque à l’UDF, convention à l'UMP. Tous semblent relativement d’accord sur le diagnostic ("la maison brûle") mais c’est dans les propositions concrètes de résolution des enjeux que se ferra le clivage et que se verra le courage politique ou l’opportunisme cynique.

De plus l’age a ses raisons. La génération de notre classe dirigeante (en politique comme en affaires) est issue du siècle des certitudes, de la 4ème république et du progrès salvateur, alors imaginer un changement de paradigme tel que celui du DD, pour certains ce n’est plus de la réforme ou même de la rupture, c’est la chienlit !

Citoyens et société civile vont devoir aiguillonner nos politiques pour prendre réellement ce problème à bras le corps. On peut par exemple compter sur L’Alliance, regroupement de plus de 70 associations et ONG, dont l’une des missions est de sensibiliser les candidats à l'élection présidentielle à intégrer la question environnementale dans leurs programmes, tout comme on a déjà vu cet été l’ultimatum des «Vacances de Mr Hulot» produire quelques effets.

A voté.

02 octobre 2006

C’est qui qu’a pété ?

"Le pet c’est la santé du corps, quand tu pétes plus c’est qu’t’es mort" ; je ne sais plus de qui est cette maxime mais si c’est la santé du corps, ce n’est pas obligatoirement celle de la planète.

Le méthane, car c’est bien de cela que sont constituées nos flatulences, est l’un des fameux GES (gaz à effet de serre) qui contribuent au réchauffement climatique. Doit-on pour autant arrêter de manger du cassoulet ? Non, car l’homme n’est personnellement qu'un faible producteur de CH4. Produit de façon naturelle dans la nature, ce gaz est par contre aussi créé par l’activité de l’homme : brûlis, fuites de gaz des installations pétrolières, culture du riz et surtout élevage des ruminants qui rotent plus que ne pétent : pensez-donc, une vache émet jusqu’à 117 Kg de méthane par an !

Une solution radicale pourrait consister à ne plus élever ni manger de ruminant, à l’exclusion du kangourou, animal très bien élevé s’il en est, puisqu’il rumine mais n’éructe pas. Plus sérieusement, la Recherche se penche sur des solutions pour réduire la fermentation dans la panse de ces animaux : vaccin, modification de leur alimentation.

Mais la méthanisation est aussi l’une des Energies Renouvelables d’avenir (dans la catégorie « Biomasse ») pour peu qu’on arrive à récupérer le gaz généré par la décomposition et la fermentation de déchets organiques. La France compte encore peu d'installations de méthanisation (2 pour des centaines au Danemark ...), qui non seulement produisent de l’énergie mais sont aussi une alternative intéressante à l’incinération des déchets qui rejette encore dans l’atmosphère dioxine, mercure et autres métaux lourds, ... et ce malgré la nouvelle législation plus contraignante. Parmi les expériences originales on citera celles des prisons Rwandaises dont la moitié sont auto-suffisantes en énergie en "méthanisant" les selles de ses détenus !

27 septembre 2006

Libération de Dédé

"Petit à petit l’oiseau fait son nid" disait aussi ma grand-mère : les médias parlent de plus en plus de Développement Durable et, phénomène intéressant, sous des angles très variés, ce qui paraît néanmoins assez logique étant donné la transversalité de la thématique.

Un exemple parmi d’autres, le numéro du 22 septembre dernier du quotidien Libération. En plus de l’habituelle et quotidienne page sur l’environnement baptisée "Terre", on pouvait aussi lire 3 pages sur le Chic Ethique dans la rubrique "Tentations", 2 pages sur Angers, la ville durable (supplément spécial "Villes") et enfin les 2 pages de "Grand Angle" étaient consacrées aux achats par abonnement de viandes et légumes comme les biens nommés paniers Bio.

Les bloggers pouvaient aussi se rendre sur le blog adhoc "Effets de Terre" de la version électronique du quotidien.

Et j’allais oublier la dernière de couverture, "vendue" à la RATP, avec une pub assez bien faite (pour peu qu’on aime Proust !) qui vantait la fluidité des Bus en ce dernier jour de la Semaine Européenne de la Mobilité .

25 septembre 2006

Mon jardin secret


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Vidéo envoyée par jjetdd
Ce sont peut-être les dernières courgettes de la saison que j’ai cueillies ce week-end dans MON jardin. Attention pas de la courgette calibrée et fade, de la courgette estampillée JJ & DD, une variété « Dalton » (pas une n’a la même taille), élevée à la sueur de son jardinier, sans OGM ni engrais chimique ou pesticide, de celles qui font le bonheur du palais et de celui de mes amis et voisins .

Il y a un an je prenais possession de ce jardin … ou plutôt d’une friche car il y a bien longtemps que personne ne l’avait entretenu. Point de désherbant du type Roundup mais un bêchage en règle, minutieux, long et fastidieux car j’avais décidé de trier le bon grain de l’ivraie, la terre noble du chiendent.

Bien sûr mes premières expériences au potager n’ont pas toutes été couronnées de succès, cette année point d’aubergines, un seul pied de tomate, … une école d’humilité la terre, … j’apprends, mais Alain (le philosophe pas mon copain qui habite à Londres) ne disait-il pas qu’«il faut donner avant de recevoir» ?

Mais je ne vous ai pas encore parlé de ma plus grosse fierté dans ce jardin : mon tas de compost ! Après avoir lu religieusement, comme un athée que je suis, le guide du compost de l’Ademe, j’en ai suivi les préceptes à la lettre, une couche de ceci, une couche de cela, …mais il faut que je vous quitte, il faut que j’aille justement y déverser mes déchets du jour : marc de café, épluchures de pomme de terre, coquilles d’œuf s et restes de pain. J’en profiterai pour le retourner et l’aérer et je contemplerai alors la vie intense de transformation qui y règne (asticots et vers en tous genres, bon appétit). Et dans quelques semaines je compte bien nourrir la terre de mon potager de cet intrant naturel pour que mes courgettes soient encore plus belles la saison prochaine.

11 septembre 2006

Le Gore revient à la mode

Les dernières élections présidentielles américaines s’étaient terminées dans un scénario de série B. Challenger éconduit, Al Gore s’est reconverti depuis cinq ans dans la protection de la Planète et revient dans un nouveau style cinématographique, le documentaire, avec «Une vérité qui dérange» (sortie le 11 octobre) qui présente le missionnaire en campagne.

Les esprits chagrins pourront reprocher à l’ex Vice-Président de Clinton de ne pas être parvenu à faire signer par son pays le Protocole de Kyoto lorsqu’il était aux affaires mais faut-il pour autant saigner la bête et dénigrer son initiative ? …

Comme Pascal, JJ & DD font un pari, le pari qu'Albert Arnold soit convaincu, honnête et sincère dans sa démarche. Qu’avons-nous de toutes manières à perdre dans ce pari ? Rien, car même si Gore ne croyait pas une minute à son discours, l’exposition médiatique qu'il donne à ce film va en faire un blockbuster et permettre une large diffusion et prise de conscience du Réchauffement Climatique et de ses enjeux.

Au même moment une autre initiative surprend, celle d'un autre Arnold, ex-acteur devenu Gouverneur de Californie : Schwarzy réussit à introduire la première législation sur les gazs à effet de serre aux Etats-Unis. Une manoeuvre éléctoraliste ? So what ? Ce qui est pris est pris, isn't it ?

06 août 2006

Vivre pour manger

Les studios américains de dessins animés nous avaient plutôt habitué à des odes à la sur-consommation, c’est pourquoi je fus surpris, et agréablement, lors de la projection de «Nos voisins les hommes». Les qualités graphiques de ce cartoon (par les créateurs de Shrek) n’ont d’égales que les messages écologiques qui sont distillés avec beaucoup d'humour tout au long du film .

Le pitch, comme dirait Ardisson : quelques animaux sortent d’hibernation et se rendent compte que leur forêt a été réduite à la portion congrue de la taille d’un jardin par la construction, pendant l’hiver, de maisons d’une banlieue résidentielle pour yuppies. Les animaux doivent donc reconstituer leurs réserves pour l’hiver et vont craquer, pour un temps seulement … pour les produits industriels emballés à l’image de ce paquet de chips au paprika qui va les faire plus que saliver !

Ils vont ainsi découvrir avec beaucoup d’humour notre société de consommation où les hommes « vivent pour manger » quand les animaux «mangent pour vivre» tout simplement. Eh oui pour les humains, en matière de nourriture, «trop, c’est jamais assez» ! .

28 juillet 2006

Cet été je suis ...Top tendance

Après l'avoir élu dans ses favoris sur son site internet il y a quelques semaines, le magazine de la communication Stratégies vient de sélectionner mon blog dans les 35 "blogs top tendance" de l'année et reprend en page 10 mon billet sur le Bilan de JJ & DD.

27 juillet 2006

Elle est chaude !!

Non, je n’ai pas cédé aux affres d’une expérience houellebecquienne dans les campings de la côte cet été mais simplement à une panne de chauffeau électrique. La panne étant intervenue le vendredi de notre fête nationale je compris assez vite qu’il me faudrait faire avec, ou plutôt sans d’ailleurs, pendant quelques jours.

J’ai tout d’abord redécouvert les bienfaits vivifiants de l’eau froide, même si aux dires de ma moitié, mes onomatopées sous la douche ressemblaient plus à celles de Loana dans sa piscine !

Mais vaisselle grasse et cheveux sales (et vice versa) se lavent quand même mieux à l’eau chaude … l’occasion toute trouvée de précipiter un atelier ludo-pédagogique que je m’étais promis de faire avec les enfants après avoir vu fonctionner le four solaire de l’Espace Info Energie du 12ème (Paris) et lu un article dans la revue pour enfants Coccinelle.

Comble de chance, juillet rime cette année avec 40°. J’ai commencé tout bêtement à remplir une bonbonne de 5 litres d’eau et je l’ai laissée en plein soleil quelques heures. Eh bien oui, elle est chaude et même très chaude ! J’ai ensuite amélioré le système en peignant en noir ma bonbonne puis fabriqué une alcove concave pour concentrer les rayonnements (en découpant la moitié d’un bidon métallique et en l’habillant de papier d’alu).

J’ai donc survécu* pendant 5 jours avec mes 2 fois 5l d’eau chaude solaire par jour. Que l’on y fait alors attention à son eau chaude ! On pense sa vaisselle à 2 fois, on la rationalise. On hiérarchise sa toilette, on recycle son eau peu sale, …

Ca en fera sûrement sourire quelques-uns mais me laver les cheveux avec MON EAU CHAUDE m’a donné fierté et plaisir comme la première fois que j’ai … fabriqué du pain de mes petites mains. Et après la réparation du chauffeau, j’ai continué à «produire» mon eau chaude.

* je prends cette expérience à sa juste valeur pédagogique, je sais, ou plutôt je ne sais pas, ce que peut être la difficulté de ceux dont c’est le quotidien de ne pas avoir accès à l'eau chaude courante.

26 juillet 2006

13 juillet 2006

Je com-pense donc je suis

Bonne surprise ! Lors de ma dernière réservation d’un véhicule de location (chez Avis pour ne pas les citer), il m’a été proposé de compenser les émissions de CO2 que j’allais produire en roulant, par le versement forfaitaire de 1,5 €. Cette somme, et celles de tous les autres consommateurs qui auront accepté de payer ce supplément, sera investie, via le programme Carbon Neutral de Future Forests, dans des plantation d’arbres qui feront office de puits de carbone.

Ces initiatives de compensation commencent à se multiplier, on citera aussi en France Climat Mundi qui propose aux particuliers comme aux entreprises de compenser leurs émissions en finançant par exemple des fermes éoliennes dans des villages ruraux en Inde.

Autres mérites de ces opérations, ceux de re-donner une valeur économique à la pollution induite et de rappeler le principe, évident pourtant ... , du pollueur-payeur. Néanmoins n’oublions pas que compenser c’est bien mais que ne pas émettre ou émettre moins c’est mieux. On trouve aujourd’hui encore trop peu de véhicules de location électriques ou hybrides.

29 juin 2006

J’ai fait le Trottoir-Express

Ce matin j’ai croisé une maman qui était présente au spectacle "le Show du Tri" que j’organisais samedi dernier dans ma résidence. Elle était heureuse de m’annoncer que ses filles faisaient maintenant attention au Tri Sélectif. J’étais moi aussi heureux car je sais, comme La Rochefoucault (un ami du Bâtiment DD) que "Rien n'est aussi contagieux que l'exemple".

Je crois à l’animation citoyenne ; le théâtre de rue a un potentiel ludo-pédagogique incroyable. Je salue le talent des comédiens de la compagnie Trottoir Express qui ne se contentent pas de jouer un spectacle sur le Tri Sélectif et le Développement Durable, on sent tout de suite qu’ils en saisissent les enjeux, maîtrisent la complexité de la thématique pour d’autant mieux la vulgariser afin que petits et grands puissent, le temps d’une histoire, avancer dans la réflexion et se réveiller convaincus de l’évidence du "bien trier".

La recette du changement ? Expliquer sans culpabiliser, convaincre sans vouloir faire la morale. Tout le monde aspire à être meilleur, moi le premier …mais faut m’expliquer gentiment.

27 juin 2006

20 juin 2006

L’Economie de marché

Je fais partie de ces privilégiés qui ont (ou qui prennent ? …) le temps de faire le marché. Quel beau terrain d’expérimentation ! Bien évidemment j’essaye de privilégier les produits de saison et les productions locales (producteurs-maraîchers d'Ile de France par exemple) au grand damne de ma femme qui a l’impression de manger des pommes depuis 6 mois. Je regarde donc les étiquettes de provenance des produits, non pas par nationalisme primaire mais, vous l’avez compris, pour limiter le réchauffement climatique induit par le CO2 de ces transports lointains. L’affichage de la provenance étant parfois cahotique, je demande alors au commerçant d’où nous vient le produit qui a attiré mon attention et me fait déjà saliver.

"Ce melon, il vient d’où, mon bon monsieur ?", "C’est un Charentais" me répond-il. "Oui mais d’où vient-il ?" rétorque-je alors. Poussé dans ses retranchements le brave homme m’avoue que ce melon vient du Maroc mais que c’est bien un Charentais car il est issu des graines de cette variété. Bouquet final, lorsque je lui dit que ce melon vient de trop loin pour moi, il m’assène le coup de grâce en concluant : "vous savez, pour moi ça change rien, je vais le chercher à Rungis" !

Ceci étant il ne faut pas non plus tomber dans l’intégrisme et il faut continuer à se faire plaisir . Néanmoins c’est aussi un moyen de redécouvrir des légumes (comme le panais) et des façons de les cuisiner un peu originales ou si simples que c’en est un ravissement (petites pommes de terre, carottes et oignons au four avec juste un filet d’huile d’olive et un peu de fleur de sel) …

01 juin 2006

My doctor is green

A Leicester (Angleterre) l’efficacité énergétique de sa maison, c’est simple comme un coup de fil !

En effet, sur simple appel un «Green Doctor» arrive chez vous dans sa camionnette hybride (gaz/essence). Petit cadeau de bienvenue, il vous offre 2 ampoules basse consommation et en plus du diagnostic énergétique gratuit et des conseils très pratiques qu’il va prodiguer, il mettra éventuellement la main à la pâte en posant un bourrelet de porte chez l’un, en isolant le chauffeau chez l’autre ou en installant un réducteur de volume d’eau dans les toilettes chez un dernier. Le but principal de ce programme, réservé aux habitations de certains quartiers en difficulté et mis en œuvre par l’ONG locale Environ, c’est de réduire l’énergie consommée et … de facto la facture des habitants mais c’est aussi améliorer leur confort de vie tout comme les sensibiliser et les former à des éco-gestes. On l’aura compris il n’est pas ici question de chauffeau solaire ou d’éolienne de toit mais d’actions simples et peu chères qui néanmoins ont des répercussions immédiates et non négligeables. L’expérience semble plaire puisque la liste d’attente est aujourd'hui de 600 logements.

En France nous avons bien le réseau des Espace Info Energie mais pas plus les moyens mis à leur disposition que la définition de leur mission ne semblent leur permettre cette pro-activité et pédagogie de terrain...

30 mai 2006

28 mai 2006

Le Bilan DD de JJ

A l’heure où sonne le début de la Semaine du Développement Durable je me suis amusé à recenser ce que j’avais réussi à changer dans mon comportement de tous les jours au cours de cette dernière année. Non pas pour obtenir une quelconque médaille mais pour voir où j’en suis et pour dé-montrer, qu’une fois convaincu des enjeux, il est relativement simple et naturel de changer de pratiques et de paradigme. Inventaire à la Prévert ...

Bons Points : j’ai souscrit une part sociale de la coopérative Enercoop, fournisseur d’électricité d'origine renouvelable. Le réflexe d’éteindre systématiquement la veille de la TV est pris. Petit à petit je systématise l’achat de produits bio notamment en hygiène (adoucissant, lessive, nettoyant ménagers, …) et plus ponctuellement en alimentaire (yaourts, pâtes, lait, huile, ...) de même pour les produits équitables alimentaires de façon systématique (le café, le chocolat) et plus ponctuellement (le riz, la pâte à tartine, le sucre, ...). Je viens de terminer un test (que j’ai organisé avec d’autres voisins de ma résidence ) de 6 semaines avec les Paniers (bio) du Val de Loire. Au (super) marché, je privilégie les produits de saison et produits locaux. Ma tenue de combat se limite encore à un pantalon en chanvre, un t-shirt en coton bio et l’incontournable t-shirt Tudo Bom ? Eau, oh .. Je ne bois plus que l’eau du robinet, je coupe mon robinet systématiquement en me rasant, en me lavant les mains ou les dents et j’ai rajouté des bouteilles d’eau dans mes chasses d’eau. J’ai choisi de lancer mon activité de consultant en intégrant la Coopérative d’Activités et d’Emploi Coopaname. Je n’ai pas (ou presque … voir infra) de voiture et continue à utiliser aussi bien au quotidien que pour les vacances les transports en commun (métro, train), taxi ou location de voitures au besoin. Je suis devenu Conseiller de Quartier, dernier (ou premier ?) échelon de la démocratie participative. Et j'allais oublier le lancement début 2006 de ce blog et la mise en place d'une action bénévole de sensibilisation de mes 2000 co-locataires au tri sélectif à venir le 24 juin prochain (spectacle, point info, ...).

Peut mieux faire : J’habite au 2ème étage et j’ai du mal à perdre le réflexe de prendre systématiquement l’ascenseur, je sens que ça vient mais c’est dur. J’ai acheté un chargeur de piles mais il a vite été remisé, trop encombrant. Je n’ai réussi à installer que deux lampes basse conso dans la maison, les ampoules sont trop grosses et c'est vrai que le blanc "industriel" est quand même peu sexy ...

Bonnet d’âne : alors que je n’ai pas de voiture à Paris, j’ai acheté à la campagne une Ami 8 de 1975, ah quand la nostalgie vous prend ... elle pollue 10 à 20 fois plus qu’une voiture de maintenant !

"Celui qui déplace une montagne commence par déplacer de petites pierres." Confucius . Il me reste des "marges de progrés", c'est ce qui est motivant, non ? A l’année prochaine, pour mon prochain Compte Rendu de Mandat comme disent les politiques : si ça c'est pas de la transparence !

23 mai 2006

CO2 mon amour

L’Institut de l’Entreprise Competitive (CEI), un lobby libéral américain, vient de se payer une campagne TV diffusée du 18 au 28 mai dans 14 villes des Etats-Unis. Leur slogan : "Le CO2, ils l'appellent Pollution, nous l'appelons la Vie" !

Quoi de plus normal de penser que le CO2 et la pollution ne sont pas si dramatiques quand le Président de ce même pays refuse de signer le Protocole de Kyoto. Et que dire des révélations du New York Times du 17 avril dernier qui nous apprenait que l'ancien patron d’Exxon, avait financé pendant des années de la désinformation sur le réchauffement de la planète ...

Pourtant, les prévisions de réchauffement climatique se confirment, et plutôt à la hausse, selon les résultats préliminaires du 4ème rapport du Groupe Intergouvernemental d'Experts sur le Climat (GIEC). Une hausse de 3 à 5 ° C et une élévation du niveau de la mer de 9 à 88 cm sont des scénarios de plus en plus plausibles pou 2100. Les émissions de gaz carbonique ont progressé de 15% ente 1990 et 2002 et le développement exponentiel de la Chine et de l'Inde n'est pas pour ralentir ces productions de CO2.

En France, on a pas de pétrole mais on a de l'humour ... noir si j'en crois la dernière pub d’Areva qui nous promet que "Nos énergies ont de l’avenir. Un avenir sans CO2". Mais une petite voix intérieure me traduit par "Nos déchets ont de l’avenir. Un avenir radieux"...

01 mai 2006

JJ & DD

"La communication a un rôle fondamental à jouer dans la mise en œuvre de toute démarche de développement durable. Elle est clairement exprimée comme outil nécessaire, pour mobiliser, éduquer, informer, accompagner, mettre en place concertation et gouvernance, convaincre !" (ACIDD).

Les nombreuses réactions des lecteurs de ce blog ont fini de me convaincre que j'ai, peut-être …, une approche intéressante dans la façon d'appréhender et de transmettre ces fondamentaux. Pour aller plus loin que les belles déclarations de mon blog, j’ai décidé aujourd’hui de dire mais aussi de faire, en mettant concrètement mon expertise de communicant au service d’organisations (entreprises, collectivités, associations) dans cette "conduite du changement".

JJ & DD, c’est donc le nom de ma structure de conseils en communication et en Développement Durable.

Pour mettre en accord la forme et le fond, j’ai aussi choisi de proposer mes services de consultant en intégrant la Coopérative d’Activités et d’Emploi Coopaname, membre du réseau national Coopérer pour Entreprendre .

24 avril 2006

France Télecom lave plus vert

Nombreuses sont les publicités à nous vanter les actions respectueuses de la planète de tel ou tel produit ou de son fabricant. Je ne vois pas obligatoirement d’un mauvais œil que les entreprises qui font des efforts dans le domaine du développement durable communiquent sur leurs bonnes pratiques car leur puissance de communication peut aussi aider à faire changer les comportements. Mais il ne faudrait quand même pas pousser Dédé dans les orties !

Dernier exemple en date à m’avoir choqué, celui de
France Télécom, qui nous explique que grâce à sa technologie on pourra bientôt (ce n’est même pas encore au point !) couper à distance la lumière qu’on a oubliée d’éteindre en partant de chez soi et qu'ainsi on va pouvoir protéger la couche d’ozone ! Non seulement ça fait 20 ans que la domotique sait vous faire démarrer un chauffage à distance via une ligne de téléphone mais franchement je préférerais que France Télecom achète des pages entières en quadri dans des quotidiens nationaux pour nous informer qu’elle alimente tous ses bâtiments et centraux téléphoniques par des panneaux solaires, que tous ses techniciens circulent en véhicules propres ou encore qu’elle réduit la fracture numérique en offrant un accès internet gratuit aux demandeurs d’emploi ! Quand à la protection de la couche d’ozone je pense que France Télecom voulait parler de l’effet de serre … mais on n’est pas à un détail prés.

Dans les manuels de marketing il faudra désormais rajouter à la famille des techniques alternatives telles que l'"ambush marketing " (profiter de la notoriété d’un événement sans avoir payé le prix d’en être le sponsor) la déclinaison du "greenwashing" (se donner une image d’entreprise verte sans vraiment l’être).

05 avril 2006

Agriculture intensive est, sed perseverare diabolicum !

Il est vrai, qu’après la guerre, l’Etat a demandé à nos agriculteurs de nourrir la patrie .... la course au productivisme était lancée. On se retrouve aujourd’hui dans une situation ubuesque : un secteur concentré dans les mains de quelques-uns, de la surproduction (un seul exemple le vin), une activité souvent subventionnée (qui en général profite aux grosses exploitations dont certaines se sont fait une spécialité de la pêche aux subventions), une qualité des produits globalement en baisse, une culture "chimiothérapique" parfois génétiquement modifiée et enfin une pollution des sols record.

Il est sûrement temps de se dire les choses et de réformer cette … industrie (car malheureusement ce l’est souvent devenu).

Revenir à des exploitations à taille humaine, produire des produits répondant à la demande des consommateurs (pas à l’offre des semenciers) en respectant notre terre nourricière : produire mieux (sans pesticides et engrais chimiques, en évitant les variétés grosses consommatrices d’eau par exemple), remettre au goût du jour les principes de base du travail des sols (assolement, rotation, fertilisation organique, …) et de facto souvent produire moins mais mieux.

Economiquement la production de qualité n’est pas un non sens : la conjonction de la vente un peu plus cher des produits et de la baisse de certains des coûts de production (engrais, pesticides,… ) peut compenser les baisses de rendement. Les subventions peuvent alors jouer leur rôle d'aide et d'incitation à la mutation des productions.

Se remettre en question n’est jamais chose facile, mais j’aimerais tant m’esbaudire des changements des pratiques de mes concitoyens paysans (et j’emploie ce mot à son sens noble) comme je le fais des expériences d’agriculture bio et équitable de leurs alter egos du Sud de la planète.

Place à une agriculture durable, tout simplement.

01 avril 2006

Il faut positiver !

Non, ce n'est pas un poisson, aujourd’hui on sait construire des bâtiments qui consomment très peu d’énergie et rejettent peu de CO2. On rappellera deux des labels énergétiques les plus avancés, tout d’abord la maison MINERGIE (suisse) à 42kwh/m2/an et la PASSIVHAUS (maison passive allemande) à 15kwh/m2/an. Pour éclairer ces chiffres rappelons ici que de nombreux anciens bâtiments consomment aujourd’hui tranquillement 300 kwh/m2/an !!

Séduit par les expériences de BedZed en Angleterre, la Chine vient de décider la constuction de la première éco-ville du monde, à proximité de Shangaï : le quartier de Dongtan devrait être auto-suffisant en énergie avec des habitations pour 50 000 personnes dès 2010 !

Mais la construction du neuf reste marginale en Europe, c’est pourquoi la rénovation des logements anciens est une mine de réductions de consommation d’énergie et d’émission de CO2. Bel exemple s'il en est de la réhabilitation du goupe Henri Wallon près de Grenoble. L’Opac 38 a réussi la prouesse, avec l’appui du cabinet d’architecte Jauré, de réhabiliter plus de 300 logements sociaux avec un cahier des charges exigeant (22 000 € seulement par logement) et des résultats intéressants comme la réduction de la consommation d’énergie de 300 à 130 kwh/an/m2.

Cette rénovation comprend notamment une sur-isolation extérieure, l’extension et la fermeture des balcons (ce qui revient de fait à créer une pièce à vivre supplémentaire), la production d’une partie de l’eau chaude par 450 m2 de panneaux solaires, des fenêtres intelligentes, … sans parler de l’esthétisme du bâtiment qui change de tout au tout. Cette réduction de coût en énergie (-35 % sur le chauffage et l’eau chaude) a de facto un impact important sur le couple « loyer + charges » qui s’inscrit naturellement dans la mission de l’OPAC….

Comme quoi, quand on veut, on peut !

24 mars 2006

Au bar, citoyens !

On a beau dire, on a beau faire le café, le zinc, le troquet que dis-je la gargote, le rade a de tous temps eu un rôle social. Même si la télé omniprésente dans chaque foyer et la tabagie passive ont fait fuir les estaminets, les bars pourraient bien redevenir des lieux plein de sens et de liens. Après les cafés philo, les cafés politiques, voici venu le temps des écolo-cafés et autres cafés citoyens.

Il s’agit bien plus que de rebaptiser pour un soir un bar et le transformer en un lieu de conférences à la thématique dédiée ; c’est l’émergence d’un nouveau concept de "débit de boissons" éco-citoyen basé de façon pérenne sur un patchwork de bonnes pratiques (produits et boissons bio ou équitables, accès internet gratuit, espace non fumeur, gestion du lieu en bon acteur du Développement Durable) et surtout sur l'idée d’un lieu permanent d’information, d’animation, de débat mais aussi de fête. Les enfants ne sont pas oubliés et sont même les bienvenus …

Finie les "brèves de comptoir" à 2 €uros : on peut maintenant lever le coude tout en réfléchissant aux enjeux de la société comme au Café citoyen à Lille. Le label Ecolo-café pourrait lui aussi séduire quelques entrepreneurs en quête de valeurs et … de consom’acteurs.

L’homme (la femme aussi, c’est vrai) a soif de ces rencontres impromptues et informelles et le succès de la démocratie participative (conseils ou comités de quartiers) en est une autre expression.

Allez, DD, une dernière pour la route !

23 mars 2006

Bio et Quitable sont dans un bateau

Le commerce équitable est constitué de nombreux projets de par le monde qui sont autant de belles histoires de cette économie parallèle. Partons au Bénin où longtemps le coton y a été cultivé comme partout ailleurs malheureusement, c'est-à-dire avec force engrais et insecticides dont les conséquences sanitaires sont désastreuses pour les terres et ses cultivateurs (les cultures conventionnelles du coton utilisent 24% des pesticides vendus dans le monde pour 2,4% de la surface agricole mondiale!).

Aujourd’hui les 700 paysans du programme "Benin Organic Cotton", cultivent du coton Bio Equitable (cahier des chages privé audité par Ecocert) sous l'égide de l'Opebab (Organisation béninoise pour la promotion de l'agriculture biologique).

Une culture bio tout d’abord : un coton sans OGM bien sûr, il n’est pas utilisé de pesticides chimiques mais un répulsif naturel (une décoction de feuilles de "neem", un arbre local), pas d’irrigation mais la seule pluviométrie naturelle, pas d’exfoliant pour la récolte mais un travail manuel. Une fois la récolte effectuée en décembre les bœufs sont envoyés dans les champs et vont le nourrir de leur fumure. La culture des haricots prendra la suite dans la rotation des cultures. Les graines autrefois achetées chaquen année sont ici "recyclées" et replantées la saison d’après en avril. Bien sûr, les rendements (500 kg/ha) sont nettement inférieurs à ceux de pays comme l’Egypte qui pratiquent la culture intensive et "chimique" (2 500 kg / ha) mais ceci permet déjà néanmoins à ces coton-culteurs d’en vivre.

Ce commerce est équitable car la production est achetée à un prix, déconnecté de la fluctuation des cours, permettant aux paysans de vivre de leur travail ; dernièrement cela représentait 20 % de plus que le prix du coton traditionnel, sans compter les économies réalisées par le fait de ne plus acheter ni graines ni pesticides. La récolte est de plus achetée 1 an à l’avance, ce qui sécurise la trésorerie du cultivateur.

Bonne pratique équitable supplémentaire, une partie du coton est filé au Bénin (ndlr : trop souvent la transformation des produits bruts, qui crée la forte valeur ajoutée, est réalisée dans les pays importateurs du Nord). Dernière anecdote équitable : le salaire est versé pour moitié à l’homme et pour moitié à la femme du foyer, c’est le projet "Genre" …. Une révolution aussi paraît il …

14 mars 2006

L’ELU du peuple

Qui n’a pas ragé de voir un camion de livraison bloquer la circulation au son du sempiternel «Je bosse moi, monsieur ! » du livreur ?

Quadrature du cercle s’il en est, le TMV (entendez le Transport de Marchandises en Ville) est un enjeu majeur du développement durable ubain et doit concilier l’activité économique nécessaire à la vitalité d’une ville et les attentes des citoyens (décongestion de la circulation, réduction des pollutions atmosphériques et sonores).

Chronopost International semble avoir trouvé une solution en ouvrant à Paris depuis juillet 2005, dans un parking souterrain de la Place de la Concorde, un ELU (Espace de Livraison Urbain). Les colis et plis, après un tri au centre de Bercy, sont acheminés à l’ELU de la Concorde depuis lequel 10 véhicules électriques et 2 Chrono City (trolleys électriques) assurent collecte et livraison au départ et à destination du 8ème arrondissement.

Non seulement ce système répond aux impératifs de réduction de pollution et de congestion mais il apporte aussi une amélioration du confort et de la sécurité des chauffeurs tout comme des gains de temps et d’économies (d’énergies) pour l’entreprise.

Ce système, dont l’expérimentation a débuté fin 2002 à Strasbourg, essaime depuis dans de nombreuses villes de France et d’Europe.

Prochaine étape pleine de sens, l’utilisation de la Seine pou acheminer les colis notamment depuis le centre de Bercy jusqu’à l’ELU de son cœur ... de Paris à la Concorde : le "Paris Seine Express". A suivre …

13 mars 2006

Un Gaspi dans mon lit !

Le choc pétrolier de 1973 avait au moins eu un effet bénéfique : nous faire réaliser le caractère fini des ressources en énergies fossiles et nous rappeler que ce qui est rare est cher. Une prise de conscience nationale avait été obtenue grâce à de nombreuses opérations de communication et de pédagogie dont le célèbre «on n'a pas de pétrole, mais on a des idées !».

La chasse aux Gaspis fut ouverte, un temps …et puis après le choc, le chic est revenu : consommation, insouciance, et un matin du 21ème siècle on s’est réveillé surpris … avec un Gaspi dans son lit.

Depuis 30 ans on a eu des idées pour produire de l’énergie nucléaire plus que de besoin (puisqu’on en exporte) mais on n’a ni eu les idées pour en éliminer les déchets ni pour développer avec la même … énergie et les mêmes budgets des énergies renouvelable.

Aujourd’hui on a des idées pour rouler à l’huile de tournesol mais l’Etat et le lobby pétrolier a aussi des idées pour l’interdire.

Il va pourtant bien falloir faire feu de tous bois (la biomasse, une autre ENR !) à l’instar de la Suède, qui se lance dans un programme pour se passer de l'or noir d’ici 2020 sans construire de nouvelles centrales nucléaires.

En France, l’Association Négawatt, composée d’une centaine d’experts et praticiens de l’énergie, a défini un «scénario pour un avenir énergétique sobre, efficace et renouvelable». Sobriété et efficacité énergétique combinées aux énergies renouvelables permettent de répondre au double défi de limiter les rejets de CO2 et la consommation d’énergies.

12 mars 2006

Y a du DD dans Mickey 3D

Si une image vaut mille mots, les mots d’une chanson peuvent être une belle parabole. C’est le cas de «Respire», opus du groupe pop rock stéphanois Mickey 3D. Jugez sur pièce …



Approche-toi petit, écoute-moi gamin
Je vais te raconter l'histoire de l'être humain
Au début y avait rien au début c'était bien
La nature avançait y avait pas de chemin
Puis l'homme a débarqué avec ses gros souliers
Des coups d'pieds dans la gueule pour se faire respecter
Des routes à sens unique il s'est mis à tracer
Les flèches dans la plaine se sont multipliées
Et tous les éléments se sont vus maîtrisés
En 2 temps 3 mouvements l'histoire était pliée
C'est pas demain la veille qu'on fera marche arrière
On a même commencé à polluer le désert

Il faut que tu respires, et ça c'est rien de le dire
Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire

D'ici quelques années on aura bouffé la feuille
Et tes petits-enfants ils n'auront plus qu'un oeil
En plein milieu du front ils te demanderont
Pourquoi toi t'en as 2 tu passeras pour un con
Ils te diront comment t'as pu laisser faire ça
T'auras beau te défendre leur expliquer tout bas
C'est pas ma faute à moi, c'est la faute aux anciens
Mais y aura plus personne pour te laver les mains
Tu leur raconteras l'époque où tu pouvais
Manger des fruits dans l'herbe allongé dans les prés
Y avait des animaux partout dans la forêt
Au début du printemps, les oiseaux revenaient

Il faut que tu respires, et ça c'est rien de le dire
Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire
Il faut que tu respires, c'est demain que tout empire
Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire

Le pire dans cette histoire c'est qu'on est des esclaves
Quelque part assassin, ici bien incapable
De regarder les arbres sans se sentir coupable
A moitié défroqués, 100 pour cent misérables
Alors voilà petit, l'histoire de l'être humain
C'est pas joli joli, et j'connais pas la fin
T'es pas né dans un chou mais plutôt dans un trou

Qu'on remplit tous les jours comme une fosse à purin

06 mars 2006

Economie SS !

On peut considérer qu’une entreprise peut avoir d’autres objectifs que de créer du dividende. Elle peut tout simplement avoir pour fondement de rendre un service ; le client devient ainsi un adhérent, un coopérateur, un sociétaire, …. Ceci n’interdit pas à cette entreprise de dégager des bénéfices qui sont souvent nécessaires et à la pérennisation et au développement de l’activité pour en améliorer le service rendu. Paradigme inversé : après « l’homme au service de l’économie », voici le temps de « l’économie au service de l’homme ».

C’est en quelque sorte la définition de la fameuse ESS (Economie Solidaire et Sociale). Les structures de cette économie parallèle, marchande ou non, (mais néanmoins souvent complètement dans le marché) sont parfois des associations, des coopératives, des mutuelles, des fondations mais aussi des structures d’entreprises plus habituelles avec un but…moins conventionnel.

C’est dans ce 3ème secteur (après le privé et le public) que l’on trouvera par exemple le
commerce équitable , l’épargne solidaire , le micro-crédit (qui peut se pratiquer en France ou dans une dimension Nord-Sud) ou encore les SEL (Systèmes d’Echange Local : groupes de personnes qui pratiquent l’échange multilatéral de biens, de services, et de savoirs), mais aussi les mutuelles d’assurances et de santé comme celle de l’Assureur Militant - la Maïf , les coopératives de production comme celle du groupe de presse Alternatives Economiques , ou les banques mutualistes comme le Crédit Coopératif.

Bonne nouvelle : cette économie représente tout de même déjà aujourd’hui 10 % des salariés français !

28 février 2006

Ma maison est en carton

La notion de bâtiment écologique est importante quand on se rappelle que le secteur de la construction est responsable de 25 % des émissions de CO2 et plus de 40 % de l'énergie consommée.

Alors quels sont ces principes de base (qui sont d’ailleurs pour la plupart issus du bon sens et que nos anciens appliquaient déjà il y fort longtemps …) ?

Une construction bien orientée et protégée du vent, peu ou pas d’ouvertures au nord et à l’est, une isolation forte et renforcée au nord, la façade orientée sud largement ouverte et vitrée pour faire rentrer la lumière et capter le rayonnement solaire en hiver, une avancée pour se protéger du rayonnement d’été et… le tour est joué ! Le matériau pourra lui aussi être plus ou moins écologique : le bois certifié est une valeur sûre, la botte de paille est bien plus efficace que dans la fable des 3 petits cochons et le pisé revient à la mode. La récupération d’eau pluviale, le chauffeau solaire et pourquoi pas l’éolienne compléteront la panoplie énergétique de la maison écolo.

En général plus élevé de 5 à 15 %, ce surcoût global sera amorti assez rapidement grâce aux économies générées notamment sur les énergies. On peut bien sûr regretter que ces éco-constructions soient encore trop peu nombreuses pour bénéficier de la courbe d’expérience et des économies d’échelles qui pourraient très vite faire tomber les coûts .. et accessoirement créer de l’emploi.

23 février 2006

Maurice, Dodo et Dédé

Le Dodo, symbole de l’Ile Maurice, était un canard pataud (Raphus cucullatus). Etait, car les colons portugais puis hollandais l’ont chassé pour sa chair et les animaux qu’ils ont introduits (chiens et cochons sauvages) en mangeaient les œufs jusquà … l’extinction de cet oiseau endémique à la fin du 17ème siècle.

D’autres invasions biologiques (plantes et animaux importés volontairement ou non) ont aussi eu raison d'autres espèces indigènes ou endémiques. Devant le risque de menaces de disparition de nombreux végétaux et animaux, l’Ile Maurice s’est lancé dans différents programmes pour faire reprendre ses droits à la bio-diversité originelle : Réserves Naturelles, Parc National, Mauritian Wildlife Foundation, pépinières ou élevages en captivité d’espèces menacées en vue de réintroduction, arrachage de plantes exotiques envahissantes, …

Les colons ont aussi largement contribué à la déforestation et il ne reste aujourd’hui qu’1 % de la forêt primaire …

Gageons maintenant que le tourisme, l’une des premières ressources du pays, ne soit pas une arme à double tranchant…

Au fait saviez-vous que l’Ile Maurice fut l’un des premiers signataires des accords de Rio ?

19 février 2006

La position du missionnaire

58,5% des Français ont déjà entendu parler de Développement Durable …mais seuls 16% d'entre eux savent réellement ce qu'il signifie (Sondage Louis Harris, juin 2005).

C’est pour répondre aux 84 % que j’ai créé ce blog. Je me positionne donc en quelque sorte comme un missionnaire ;-) agnostique. Ma «mission» (à prononcer à la Stallone) : expliquer simplement les enjeux du développement durable et démontrer de façon concrète qu'il est possible d'agir au quotidien. Le parti pris est d'être grand public, pédagogique sans être trop pointu, tout en restant critique ...

"Aucun problème ne peut être résolu sans changer le niveau de conscience qui l'a engendré." Albert Einstein.

« La position du Missionnaire » me fait aussi penser à un article de la revue La Décroissance qui m’a fait beaucoup rire (l’article pas la revue) : on y expliquait une méthode contraceptive masculine consistant à faire baisser la température des spermatozoïdes en maintenant ses bourses bien au chaud grâce à une petite ficelle !! Ca, c’est de la décroissance à coup sûr !

10 février 2006

Un Indien dans la ville

Il était venu sans sa coiffure de plumes mais le chef de la tribu amazonienne Satere Mawe ne m’en avait pas moins imposé le respect ! Il y a quelques mois, il était en France et racontait ce qu’était pour lui le «commerco justo» (ndlr commerce équitable en portugais). Cette tribu brésilienne produit le Guarana, une poudre dynamisante que l’on trouve notamment dans certaines boissons gazeuses et autres boissons énergétiques.

Face à la demande croissante de ce produit les grandes compagnies en avaient favorisé la culture extensive, faisant baisser les cours à des niveaux non viables pour les petits producteurs … à l’instar du café. Aujourd’hui les Satere Mawe font partie d’un programme qui a fait le choix de cultiver cette plante qualitativement : cueillette du fruit, extraction du noyau et torréfaction lente. Il ne reste plus qu’à le râper pour qu’il devienne la divine poudre re-compactée enfin en petit barreau. Cette plante mythologique, les indiens la boivent eux aussi notamment avant de prendre toute décision importante pour la tribu.

Cette expérience du commerce équitable est exemplaire a plus d’un titre. Tout d’abord cette «nouvelle économie» leur a redonné une autonomie financière (leur guarana est vendu 20 fois plus cher) car ils ne vivaient plus que des subsides de l’Etat qui les préférait asservis ... ; la coopérative permet aussi de doter la tribu de quelques infrastructures (école) et services (ramassage des déchets) mais aussi d’envoyer certains de ses enfants faire des études supérieures. Les Satere Mawe complètent leurs revenus avec de l’artisanat comme la fabrication de bijoux.

Elle a en outre des implications en terme de bio-diversité : cette culture est un frein à la déforestation, les indiens entretiennent leur forêt, replantent le guarana et vont même jusqu’à installer des ruches pour favoriser la pollinisation des fleurs.

Les Satere Mawe semblent avoir ainsi trouvé un compromis : vivre sur et de leur terre en respectant leur culture tout en s’ouvrant au monde.

31 janvier 2006

Ah si j’étais riche !

Tagadagadagadagadagada (prendre "grosse voix russe" pour la chanson) … Mais riche de quoi ?
Jusqu’ici la richesse des hommes est mesurée par le fameux PIB (Produit Intérieur Brut : ensemble des valeurs ajoutées dégagées par les entreprises d'un pays), bref par la fameuse «croissance». Mais peut-on estimer vivre dans un pays riche quand des SDF meurent de froid dans la rue ?

Aujourd’hui certains s’aventurent à penser que ce seul indicateur est bien trop réducteur car il analyse le quantitatif et non le qualitatif, l’avoir plutôt que l’être ; il est strictement économique et fait abstraction des dimensions sociales et environnementales. Par exemple, le travail bénévole ou domestique en est exclu. Avez-vous remarqué que le quotidien Libération publie en bas de sa rubrique "Economie" d’autres chiffres clés en regard du PIB ? Le taux de chômage, bien sûr, mais aussi le nombre de français au RMI ou encore le moral des français et même le nombre d’habitants vivant avec moins de 2$ par jour (2,5 milliards de personnes quand même), de quoi relativiser le raccourci croissance = bien vivre !!

C’est dans cet esprit que le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) a mis en place différents indices composites dont l’IDH (Indicateur de Développement Humain) qui est une moyenne de trois critères : le niveau de revenu (PIB/habitant), le niveau d’instruction et l’espérance de vie. Plus militant et mesurant avant tout la «santé sociale», le BIP 40 est le Baromètre des Inégalités et de la Pauvreté.

Enfin, une synthèse semble intéressante : issu de l'institut américain Redifining Progress le GPI (Genuine Progress Indicator) est en quelque sorte le résultat de l’équation suivante : PIB + économie bénévole – coûts sociaux – coûts environnementaux.

Comme on pouvait l’imaginer ces indicateurs alternatifs ont souvent tendance à avoir une progression inverse, ou pour le moins différente, de celui du PIB.

A quand un indicateur comptabilisant le nombre de sourires ? L’Afrique serait n° 1 de ce classement à l'heure où les pays émergents ne comptent que pour 3% du PIB mondial.

29 janvier 2006

« Jette Society »

Tout devient jetable ! Rasoir, lingette, appareil photo, vaisselle, briquet, sac de caisse, DVD , téléphone portable et même dorénavant camescope !!! On peut légitimement s’interroger sur la pertinence de cette dynamique à l’heure où chaque français produit de plus en plus de déchets chaque année (360 Kgs en 2005) et que … "Ca déborde !" . Les "Jetteurs" ont même maintenant leurs "socio-styles" (Etude du CCA - Centre de Communication Avancé).

On ne le répétera jamais assez : le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas. Ainsi dès la genèse, l’eco-design et l’éco-conception des produits ont pour but de minimiser l’impact et le gaspillage des matériaux, énergies et emballages dans la production, d’optimiser le produit dans son utilisation y compris jusqu’à sa mort et son recyclage (biodégradabilité par exemple). Le bio-mimétisme et la bio-conception, qui s’inspirent de la nature, souvent parfaite, peuvent aussi être source de progrès, "la nature est un professeur pas un fournisseur".

On peut même aller plus loin dans la réflexion en transformant l’achat en usage, le produit en service. Le bien peut alors être partagé ou loué (par exemple la location de voitures).

Plutôt que d’atterrir dans une de nos poubelles, fut-elle jaune, un produit qui ne sert plus ou qui ne plaît plus peut aspirer … à une deuxième vie ! Au grand damne de ma femme, je garde beaucoup de ces choses ("cochonneries" dit-elle) dans l’espoir d’une ré-utilisation future. Mais on peut aussi les vendre d’occasion ou les échanger sur internet même si je préfère la convivialité de mon désormais bi-annuel vide grenier de quartier. On peut aussi les réparer … (là, j’entends ma femme ricaner …. ) ou tout simplement les donner : le concept anglo-saxon "Freecycle" prend pied en France à côté d’initiatives franco-françaises comme "RECUPE" ou du trivial don à une association caritative notamment quand ce sont des vêtements.

26 janvier 2006

... eh bien, densité maintenant !

Urbanistes et acteurs de la cité s’accordent aujourd’hui à penser que les villes se sont trop étalées et qu’il faut re-densifier le tissu urbain. Même si le rêve de tout un chacun reste la maison individuelle il faudra bien se faire une raison afin de limiter les déplacements individuels en voiture pour ipso facto réduire pollution et consommation d’énergies.

Mais cette analyse me parait erronée pour Paris. Comment peut-on vouloir densifier Paris alors que c’est la ville européenne qui a déjà la densité la plus élevée (244 habitants / hectare), soit 3 fois celle de Londres, ou encore l’équivalent de celle du seul quartier de Manhattan à New York ? Paris est très petit (100 km2) comparé à Londres (321 km2) ou à Madrid (607 km2). Les parisiens ont d’ailleurs rejeté lors de la consultation sur le PLU (Plan Local d'Urbanisme) les propositions des tours gigantesques dont rêvait Bertrand Delanoë. Même si la hauteur des immeubles n'est pas l'unique caractéristique de la densité, le R+7 des immeubles Haussmanien semble être la hauteur maximale d’une densité "psychologiquement" ressentie comme agréable à vivre selon l'APUR (Atelier Parisien d'URbanisme ).

La solution pour Paris pourrait passer par un réaménagement de certains espaces mais surtout par l’agrandissement de la capitale en cooptant certaines des communes limitrophes qui, elles, peuvent encore être densifiées ; c’est d’ailleurs une piste proposée par les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot dans leur excellent petit traité "SOCIOLOGIE DE PARIS". Ce ne serait pas une première puisque l’histoire de Paris est ponctuée de ces « annexions » (il faudra trouver un mot plus « politiquement correct »). Mais aujourd’hui est-il logique que Paris enterre ses morts à Thiais, brûle ses déchets à Evry et fasse son marché à Rungis ? … Cette première couronne ne doit pas être une seconde zone (cf RATP) ; l’intégrer serait aussi la considérer en lui donnant des moyens et des ambitions (couverture du périphérique, densification des transports en commun, décentralisation d’équipements ou de services « nobles », …). Mais cette idée semble déranger élus de toutes tendances...

24 janvier 2006

Tu me fais tourner la tête

La première éolienne horizontale (entendez à axe horizontal) de toit en France vient d’être installée au faîte d’un immeuble HLM du Pas de Calais. Petite goutte dans l’océan puisqu’elle ne produira que 7 000 KiloWatts/heure par an, soit juste assez pour alimenter en électricité les parties communes de deux immeubles d’une quarantaine de logements, mais expérience symbolique car l’éolien urbain est encore bien rare.

Enérgie renouvelable pratiquement inexistante en France il n'y a pas cinq ans, l’éolien semble vouloir se donner des ailes dans l’hexagone avec des prévisions de 2000 MégaWatts pour le début de 2007 (contre 700 MégaWatts seulement fin 2005 pour 119 parcs).

En 2007, la plus grande ferme éolienne terrestre française ouvrira à Salles-Curan (Aveyron) et sera composé de 29 éoliennes d'une puissance totale de 87 MégaWatts , l’équivalent de la consommation électrique d'une ville de 134.000 habitants.

Le retard est néanmoins grand par rapport aux autres pays européens : 150 MégaWatts installés en France fin 2002 contre 12000 en Allemagne, 4150 en Espagne, 2900 au Danemark.

De façon surprenante, même si l’éolien maritime coûte plus cher, les parcs éoliens en mer ne semblent pas avoir retenu les faveurs du Ministère de l’Industrie qui, après un large appel d’offres, n’a retenu qu’un seul projet de 105 MégaWatts.

On est encore loin de l’objectif (directive européenne du 27 septembre 2001) qui nous a été assigné pour 2010 de produire 21 % de notre électricité par des énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, hydraulique,...) contre 12 % aujourd’hui…

Repos, vous pouvez souffler.

20 janvier 2006

Ma grand-mère en avait

Fille de la Laïque, ma grand-mère avait certaines valeurs qui me semblent en accord avec celles du développement durable : égalité, fraternité, solidarité, humanisme. C’est aujourd’hui mon anniversaire ! Et bien qu’elle s’appelait Yvonne et pas Madeleine ;-) , je me souviens que pour mes 18 ans elle m’avait recopié, de sa belle écriture d’ancienne institutrice, le fameux poème de Kipling « Tu seras un homme, mon fils ». Etre un homme, être un citoyen.

A mon sens, cette Ecole de la République, qu’elle aimait tant servir, doit aussi former nos enfants à la citoyenneté au sens large : instruction civique bien sûr mais aussi secourisme, sécurité incendie et bien évidemment éco-gestes, tri sélectif, respect de l’environnement (la nature, l’autre), solidarité, …

Le paradoxe aujourd’hui c’est que nos enfants ne demandent qu’à « apprendre » le développement durable - il leur semble d’ailleurs tellement « naturel » - alors que nos décideurs (politiques et économiques) sont souvent persuadés que ce n’est encore qu’une fantaisie de pays riche. Réveillez-vous, Messieurs ! Nous ne vivons plus dans l’euphorie et l’insouciance des trente glorieuses. L’équation de notre tableau noir est celle-ci : raréfaction des ressources et des énergies (pétrole et eau) + pollution + dérèglement climatique = ?. Il va définitivement falloir être un homme ... ou une femme ;-) pour la résoudre !

18 janvier 2006

Bois en mieux !

On avait presque réussi à convaincre l’opinion publique du désastre écologique et économique de la déforestation massive et anarchique des forêts tropicales notamment amazoniennes et africaines …. quand à l’automne dernier une campagne TV de promotion du bois est venue semer la confusion. En effet, le slogan « consommer du bois fait du bien à la forêt » pouvait sembler un peu contradictoire avec les appels à protéger les forêts tropicales. En fait, la campagne initiée par les industriels de la filière du bois concernait les forêts européennes qui ont une toute autre problématique.

Une autre campagne « Le papier c’est la vie » , diffusée hier dans de nombreux quotidiens, émane cette fois-ci de l’industrie papetière (grosse consommatrice de bois pour sa pâte à papier). Elle explique que couper du bois, ce n’est pas tuer la forêt, ce peut même être un bien pour elle (coupes d’entretien) d’autant qu’en France nos forêts s’accroissent de 25 000 hectares chaque année.

Alors qu’en penser ? Le bois est bien une énergie renouvelable et un matériau (construction et mobilier) écologique pour peu qu’il soit issu de forêts certifiées et gérées de façon durable (notamment en maintenant leur bio-diversité et en reconstituant le patrimoine au fur et à mesure de l'exploitation). A côté de nombreux labels de complaisance, l’éco- label FSC (Forest Stewardship Council = Conseil de Bonne Gestion Forestière) garantit cette bonne gestion et peut-être dans une moindre mesure le label PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification schemes = Programme de Reconnaissance des Certifications Forestières). De fait cela revient en général à privilègier l'achat de bois local . Mais que ceci ne nous empêche pas de travailler aussi à limiter notre consommation exponentielle du papier ….

15 janvier 2006

Mon voisin est daltonien

Comme tous les week-ends je peste contre les affreux daltoniens de ma résidence qui confondent encore le jaune du vert ou du blanc et qui viennent remplir les poubelles jaunes, réservées aux déchets recyclables, de bouteilles en verre, de pots de yaourts ou de sapin de noël !

Pour bien recycler, il faut bien trier. La logistique doit tout d’abord être adéquate : combien d’immeubles (c’est le cas chez moi) n’ont pas adapté les locaux à ce tri sélectif, souvent par manque de place mais aussi par absence de réflexion ou tout simplement d’intérêt.

Le cœur du problème réside ensuite dans le changement de comportement. Il faut donc informer, former puis convaincre du bien fondé de cette nouvelle attitude. On peut être optimiste quand on voit, dans un tout autre domaine, les bons résultats de la campagne « Les antibiotiques c’est pas automatique ».

Pour ne pas être taxé de « yaka fokon », j’ai proposé bénévolement mes services à mon bailleur, l’Opac de Paris (qui se dit concerné par le développement durable et s’est doté d’une charte ad hoc) afin de réfléchir ensemble à l’optimisation de la gestion des déchets dans notre ensemble (600 logements tout de même !). Wait & See ...