23 mars 2006

Bio et Quitable sont dans un bateau

Le commerce équitable est constitué de nombreux projets de par le monde qui sont autant de belles histoires de cette économie parallèle. Partons au Bénin où longtemps le coton y a été cultivé comme partout ailleurs malheureusement, c'est-à-dire avec force engrais et insecticides dont les conséquences sanitaires sont désastreuses pour les terres et ses cultivateurs (les cultures conventionnelles du coton utilisent 24% des pesticides vendus dans le monde pour 2,4% de la surface agricole mondiale!).

Aujourd’hui les 700 paysans du programme "Benin Organic Cotton", cultivent du coton Bio Equitable (cahier des chages privé audité par Ecocert) sous l'égide de l'Opebab (Organisation béninoise pour la promotion de l'agriculture biologique).

Une culture bio tout d’abord : un coton sans OGM bien sûr, il n’est pas utilisé de pesticides chimiques mais un répulsif naturel (une décoction de feuilles de "neem", un arbre local), pas d’irrigation mais la seule pluviométrie naturelle, pas d’exfoliant pour la récolte mais un travail manuel. Une fois la récolte effectuée en décembre les bœufs sont envoyés dans les champs et vont le nourrir de leur fumure. La culture des haricots prendra la suite dans la rotation des cultures. Les graines autrefois achetées chaquen année sont ici "recyclées" et replantées la saison d’après en avril. Bien sûr, les rendements (500 kg/ha) sont nettement inférieurs à ceux de pays comme l’Egypte qui pratiquent la culture intensive et "chimique" (2 500 kg / ha) mais ceci permet déjà néanmoins à ces coton-culteurs d’en vivre.

Ce commerce est équitable car la production est achetée à un prix, déconnecté de la fluctuation des cours, permettant aux paysans de vivre de leur travail ; dernièrement cela représentait 20 % de plus que le prix du coton traditionnel, sans compter les économies réalisées par le fait de ne plus acheter ni graines ni pesticides. La récolte est de plus achetée 1 an à l’avance, ce qui sécurise la trésorerie du cultivateur.

Bonne pratique équitable supplémentaire, une partie du coton est filé au Bénin (ndlr : trop souvent la transformation des produits bruts, qui crée la forte valeur ajoutée, est réalisée dans les pays importateurs du Nord). Dernière anecdote équitable : le salaire est versé pour moitié à l’homme et pour moitié à la femme du foyer, c’est le projet "Genre" …. Une révolution aussi paraît il …

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