24 novembre 2006

Lo be or not lobby

Comme la prostitution, les cabinets de lobbyng s’affichent aujourd’hui ostensiblement comme à Bruxelles mais cette sortie de la clandestinité ne leur donne pas pour autant une virginité.

Le lobbying n’est définitivement pas un outil de communication responsable car leur finalité est l’antinomie des fondements du développement durable et de la démocratie. Comment justifier une action qui a pour but de faire prévaloir un intérêt particulier sur l’intérêt général ? Comment accepter qu’on puisse vouloir infléchir une loi de la République (décidée démocratiquement par et pour les citoyens) au bénéfice d’un intérêt privé, en général pour des raisons de profits, souvent au détriment de l’environnement, parfois même de la santé publique ?

Des vessies pour des lanternes

Ce qui est détestable et choquant dans le lobbyng c’est bien évidemment le discours déguisé, la volonté de tromper. Les techniques utilisées par les officines spécialisées s’apparentent à celles de la guerre … fut-elle de l’information, comme le «perception management». Il est légitime et sûrement même souhaitable qu’une entreprise ait un dialogue avec élus et agents publics mais encore faut-il que cette relation soit transparente, sans arrière pensée et basée sur le respect. Cet échange sincère avec les parties prenantes est la base de toute gouvernance digne de ce nom.

Les lobbys les plus puissants et les plus fourbes sont ceux des filières et des groupements. L’union fait alors la force et dilue la faute morale entre tous : tous un peu responsable mais personne vraiment coupable, une vraie leçon de courage ! Les entreprises qui avouent, par souci d'honnéteté, avoir recours à cette pratique font en quelque sorte amende honorable mais elles feraient bien de faire l’autre bout du chemin et de cesser définitivement ces pratiques d’un autre temps.

Combien d’entreprises se targuent de leur comportement exemplaire en matière de Développement Durable et combien ont par exemple tenté de torpiller en sous-main la directive Reach ou du moins tenté de la vider de sa substantifique moelle réglementaire et contraignante ! Que ceux qui pense que je force un peu le trait prenne le temps d’aller découvrir les nominés du "Prix du Pire Lobbying de l'UE 2006"...

Le seul lobby qui trouve grâce à mes yeux c’est celui qui a pour but de protéger le citoyen, le consomateur et ses droits : un lobbying d’utilité publique en quelque sorte mais le mot lobby est alors bien mal choisi …

18 novembre 2006

Sens pour sang

On dit souvent qu’il faut laisser parler son cœur mais l’émotion n’est pas toujours bonne conseillère, il faut aussi parfois faire appel à la (sa) raison …

Je venais donc de me casser le nez sur la devanture fermée d’un point de dépôt de paniers bio de mon quartier, quand je fus attiré par l’enseigne d'un Centre de don du sang qui le jouxtait. "C'est l'occasion qui fait le larron, pourquoi pas ?" me suis-je dit. Mais assez rapidement mon coeur se mit à battre. "Non ce n'est pas une si bonne idée, une autre fois peut-être, …". Eh oui, plus hypocondriaque que moi tu meurs ! La seule vue d’une seringue ou d’une blouse blanche me fait pâlir.

Mon cerveau a heureusement repris le contrôle de la situation en me demandant de lui donner une et une seule bonne raison de ne pas pousser cette porte ... et c’est bien la Raison qui me fit finalement donner mon sang.

Capucine, ma fille de 7 ans qui commence à bien connaître Dédé vu le temps que son père passe avec lui, me dit tout à l’heure en me voyant rédiger ce billet pour mon blog «mais Papa, donner son sang, c’est pas du Développement Durable»… Ben, si quand même ma chérie, il est bien question ici de solidarité, qui est l'un des principes majeurs de Dédé (je rassure ceux que je vois sourire, j'ai utilisé d'autres mots).

Mais que la Raison ne nous empêche surtout pas d’avoir un cœur gros comme ça !

09 novembre 2006

JJ, le France-In-Terrien









Pour moi il n’y en a qu’une, c’est … France Inter. Alors ça fait d’autant plus plaisir de savoir mon blog à l'affiche de l’émission Blog à Part du 10 novembre (à lire ou à écouter).

Bienvenue donc aux France-In-Terriens qui viennent découvir le blog de JJ et DéDé. Dédé, c’est «mon ami qui vous veut du bien», mon double, ma gouvernance personnelle, bien évidemment DD comme Développement Durable. Vous l'avez compris, mon crédo, mon ambition c'est d'expliquer simplement et concrétement les enjeux de Dédé. Du réchauffement climatique au commerce équitable en passant par la maison écologique, de l'agriculture durable à l'éolien en passant par la politique, parfois au travers d'expériences ou d'anecdotes personnelles (comme celles de l'eau chaude solaire ou du compost de mes courgettes dont parle David dans sa chronique). Le tout bien sûr toujours avec un peu d'humour et en gardant un esprit critique.

Une interview/présentation réalisée par David Abiker, par ailleurs chroniqueur dans l'excellente émission Arrêt sur Images de France 5 et contributeur émérite du Big Bang Blog. Si ça c’est pas du cirage de pompe ! Une vraie pompe, à la différence de la pseudo pompe au bio-éthanol de Thierry Breton …

05 novembre 2006

Apprendre à compter libère !

La sensibilisation au développement durable passe nécessairement par la transmission et donc l’assimilation de données, de faits et chiffres, qui vont petit à petit permettre une prise de conscience.

Dans cet apprentissage il faut au préalable, selon Pierre Radanne (ancien directeur de l’Ademe et dorénavant expert indépendant), «dimensionner le problème», car en effet «apprendre à compter libère». Dans le cas du réchauffement climatique et des émissions de gaz à effets de serre, il va nous falloir apprendre à compter en dioxyde de carbone (Co2) ou en Tonne Equivalent Pétrole (tep). Apprendre par exemple qu’un an de chauffage d’un appartement c’est 1 tonne de Co2, qu’un ménage moyen français représente 15,5 tonnes de Co2 par an. Au-delà des valeurs absolues, ce sont souvent les valeurs relatives qui parlent : faire ses courses dans un supermarché de proximité c’est 60 fois moins de pétrole et d'émissions de Co2 que d’aller les faire en voiture à l’hypermarché en périphérie urbaine (4 kep – 12,6 kg de Co2 vs 251 kep – 773 kg de Co2).

Il viendra le temps où comme pour les étiquettes «énergie» de l’électro-ménager chaque produit aura son étiquette «carbone», c'est déjà le cas depuis mai 2006 pour les voitures. Certains imaginent une carte Co2 de laquelle seraient débitées les équivalences en Co2 de toutes nos consommations de la vie courante, et comme avec une carte bleue, il n’y aurait pas de découvert autorisé au-delà d’un quota qui nous serait attribué …

Avez-vous remarqué qu’on retient d’autant mieux ces chiffres, ou du moins leur ordre de grandeur, qu’ils sont surprenants ... comme celui des 5 500 milliards d’euros que coûterait à notre économie notre non prise en compte du problème du réchauffement climatique. On accepte par ailleurs d’autant mieux ces chiffres, fussent-ils déroutants, qu’ils nous sont donnés par des «autorités» rassurantes (personnalités qualifiées, experts, ONG et même parfois célébrités comme l’ex futur président des Etats-Unis !).

L’avantage de ces équations, c’est qu'elles se suffisent souvent à elles-mêmes, elles nous rendent intelligents car elles nous font déduire de façon intuitive et évidente la réponse à l’enjeu, c’est donc nous et nous seuls qui arrivons à la conclusion, à la prise de conscience et ainsi le passage à l’acte, le changement de comportement en est facilité. Un exemple personnel : j’ai été éduqué à manger de la viande à tous les repas, et bien j’en mange naturellement moins et sans effort depuis que résonne dans mon esprit les calculs du type «200 g de veau est équivalent à 50 Km en voiture en bilan carbone» ou encore «1kg de bœuf c’est 15 000 litres d’eau» …