11 mars 2009

Semaine du Développement Durable : Le bilan DD de JJ

Pour la quatrième année consécutive je vais dresser ici, à l’occasion de la Semaine du Développement Durable (du 1er au 7 avril 2009), le panorama des nouveaux changements personnels que j’ai mis en œuvre pendant l’année écoulée. Certains pourront penser que JJ est déjà fort avancé quand d’autres trouveront qu’il lui reste du chemin à parcourir … et les deux auront raison mais on aura une vue plus précise de la globalité et de l’évolution de ce voyage en consultant aussi les bilans des années précédentes (Le Bilan DD de JJ 2005/2006 , Mon Almanach Vert-Mots 2006/2007 et Chez JJ, la semaine du DD c'est toute l'année 2007/2008).

La compost'ory de JJ

C’est sûrement le projet personnel dont je suis le plus fier. Depuis juin dernier, j’ai enfin mis en place en plein Paris une opération de compost d’immeuble dans ma résidence. Ce sont aujourd’hui 45 familles qui détournent leurs déchets organiques des poubelles traditionnelles et viennent vider régulièrement leur bio-seau dans 4 composteurs de 600 litres installés dans un espace vert de la résidence. Le premier compost arrive à maturité ces jours-ci et sera utilisé comme amendement pour faire pousser quelques fleurs et légumes avant d'envisager la mise en place d’un véritable jardin collectif.

Les dessous bio de JJ

JJ a adopté cette année des (slips) kangourous en coton bio de chez American Apparel. Il a complété sa collection de chaussettes en fil recyclé made by Muji. Ses Véja commençant à prendre l’eau, JJ s’est payé une paire d’El Naturista , marque espagnole écologique. Pour le reste de sa garde-robe, JJ fait durer ou s’abstient car l’offre en coton bio est toujours bien pauvre pour les hommes, impossible ou presque de trouver par exemple une veste un peu habillée …

JJ (s’) investit

Oserais-je vous dire la frénésie digne d’une fashionista quand j’ai rédigé mon chèque de souscription d’une part de la foncière Terre de Liens qui achète des terres pour les mettre à disposition d’agriculteurs biologiques ! Au-delà des modestes dons que je peux faire comme nombreux aux associations que je soutiens (dernièrement à BIOconsom’acteurs et au micro-crédit du projet "chèvres" de Pacha ), je crois peut-être encore plus en la valeur de l’action fut-elle simple comme celle des moments de convivialité que j’aime organiser à l’instar de cette première édition d’une animation de Noël dans mon immeuble avec orgue de barbarie et vin chaud ...bio, ce qui a créé du lien.

JJ le négawatt

Quand certaines achetait des pulls avec les économies réalisées sur leur lessive, JJ a profité des siennes en matière de consommation électrique (-40 % par rapport à il y a 3 ans soit – 150 € d’économies par an) pour changer son frigo vieux de 20 ans pour un modèle A+ (le frigo étant l’un des plus gros postes de consommation électrique dans un logement). JJ attend fébrilement sa prochaine facture annuelle pour voir s’il a encore créé non pas du PIB mais des Négawatts . Précision aux esprits chagrins : JJ ne vit pas en ermite dans une caverne mais dans un appartement parisien pas plus qu'il ne vit dans le noir ou ne s’éclaire à la bougie.

JJ mange pour vivre et non l’inverse

Il y a 4 ans les produits biologiques que j’achetais se résumaient au lait et aux œufs, aujourd’hui 75 % de mes achats alimentaires sont labellisés AB. Dans ce domaine, l’offre crée la demande et l’ouverture d’une Biocoop à 300 m de mon domicile a favorisé cette montée en puissance d’autant que dans le même temps les lectures ont fini de me convaincre que "Nous sommes ce que nous mangeons". Je ne suis pas (encore …) végétarien mais quand j’achète de la viande j'ai bien en tête le célèbre schéma des Gae à Effets de Serre dans mon assiette de Jean-Marc Jancovici et je réoriente mes choix en privilégiant par exemple la volaille et le porc. Au grand étonnement de mon poissonnier du marché je ne manque pas, de même, de sortir régulièrement mon guide des poissons en voie de disparition pour sélectionner ma pêche du jour.

JJ Holidays

Cet été la moitié de JJ avait donné comme impératif de vacances estivales d’aller au soleil. Celui de JJ était de minimiser l’empreinte écologique de son déplacement. Ayant apprécié il y a quelques années une semaine en roulotte, le compromis fut donc l’occasion de tester une randonnée avec des ânes batés dans la Montagne Noire du Sud-Ouest que nous avons rejoint en train. C’est aussi en chemin de fer que nous avons visité Rome en ce début d’année, un train de nuit pour l’Italie c’est déjà la Dolce Vita !

La pédago JJ

Un peu comme un papa qui achète un train électrique à son fils alors que c’est pour son propre plus grand plaisir … j’ai emmené mon fiston visiter l’usine de tri et d’incinération du Syctom à Evry. Je m’en suis nourri pour intervenir dans la classe de ma fille pour une formation sur le recyclage et j’ai commandé pour tous les élèves de son école primaire des kits de récupération de piles. Enfin lors de la kermesse j’ai fait venir l’Espace Info Energie du 12ème arrondissement pour animer un jeu de l’oie sur les éco-gestes.

Parce que je suis aussi convaincu qu’on peut mieux comprendre et apprendre en s’amusant j’ai emmené mes petits lous assister à de nombreux films et spectacles tels que Mia et le Migou, Bouille et les taréfoufous , Magic lance son S-EAUX-S , Miss’Terre, Les amis de la débrouille chez cousin crad’eau, … Il faut saluer l’implication et la programmation de qualité de Nature & Découvertes dans ce rôle de pédagogie ludique.

A l’année prochaine pour un nouveau bilan ?

09 mars 2009

Au secours la morale revient !

Combien de fois n’ai-je pas entendu le fameux «mais c’est un retour à la morale !», «halte à la censure !», ... en exposant les principes de la communication responsable aux communicants et publicitaires que je forme.

Mais qu’est-ce que la morale si ce n’est les limites que se donnent collectivement les hommes à une époque donnée sur un sujet donné ? Pendant longtemps ces règles ont souvent été fixées arbitrairement par l’aristocratie ou la religion et ses représentants. Cette pensée n’était ni démocratique ni issue d'une réflexion collective mais imposée, elle en devenait "la faiblesse du cerveau" (Rimbaud). La transgression de cette morale était alors une respiration, un bol de liberté.

Mais aujourd’hui il n’est plus question de bien et de mal au sens judéo-chrétien, nos valeurs sont citoyennes et sociétales. Voilà pourquoi peut-être s'affranchir de cette morale, y compris dans la publicité, n’est plus politiquement correct. Politiquement au sens éthymologique de "qui a trait aux affaires de la cité", car on se moque alors d’une règle implicite qui émane de l’intelligence collective des multiples parties prenantes.

Cette nouvelle morale sociétale est extrèmement puissante. Elle a force de loi bien avant sa traduction en texte réglementaire. Les mutations actuelles de la régulation de la publicité et l'émergence des nouveaux principes de la communication responsable en sont une belle illustration.