24 août 2009

Bouthan-train

Qui n’a pas un jour écouté Patrick Viveret ne connaît pas son Bonheur Intérieur Brut, mesure du niveau de bonheur des habitants du royaume du Bhoutan.

Quand* on demande au conseiller à la Cour des Comptes et auteur du rapport Reconsidérer la Richesse quels sont les indicateurs de bien-être qui pourraient se substituer au PIB, qui définitivement ne mesure qu’une richesse accumulatrice de biens, ce dernier vous en propose deux : le rire et le sourire.

Alors, vive le jour où on ira au DAB (Droit Au Bonheur) tirer 100 rires et 10 sourires, et le jour où on ira faire le plein de sens et non d’essence.

Que cette réponse puisse inspirer la commission Stiglitz qui peine à proposer un indicateur alternatif et qui n'a pour l'heure accouchée que d'une souris(-moi) de pré-rapport très controversé.

* Assises Nationales du Développement Durable – Sept 2008 à Lyon

13 août 2009

De la bonne beuh !

Révolutionnaire ! On vient de découvrir que les vaches pouvaient se nourrir …. d’herbe.

Ces derniéres années le documentaire a repris ses lettres de noblesse et se permet même d’être diffusé dans les salles obscures. La thématique environnementale inspire : si Home et Une vérité qui dérange sont les navires amiraux de cette armada de la pédagogie cinématographique, on trouve à leurs côtés une flotille nombreuse tout aussi intéressante comme Le Cauchemar de Darwin, We Feed the world, Nos enfants nous accuseront, la 11ème Heure, Nous resterons sur Terre, ... jusqu’à dernièrement un film beaucoup moins médiatisé et simplement baptisé Herbe (disponible le 8 septembre en DVD).

N’attendez pas de cet opus une ode à la ganja mais bien une déclaration d’amour à l’herbe et au trèfle qui poussent dans le pâturage. Incroyable, cette drogue douce est capable de remplacer soja importé et maïs fourrage subventionné ! Ce road-movie paysan présente deux exploitations laitières menées pour l'une en agriculture autonome et durable "à l'herbe" et pour l'autre en production industrielle et productiviste. L’un des temps fort du documentaire tient dans le récit d'un agriculteur expliquant qu’il n’a pas dormi de la nuit après avoir appris qu’un de ses collègues, qui ne donne à manger que de l’herbe à ses vaches, gagnait quatre fois plus que lui tout en produisant deux fois moins. On retiendra aussi de ces images celles de la sérennité de l'un et le stress du rendement et de la rentabilité de l'autre ...

A l’heure de la surproduction laitière, de la crise de cette filière et à la veille de la réforme de la Politique Agricole Commune, les responsables gouvernementaux et syndicaux seraient bien avisés de visionner ces témoignages qui démontrent qu’on peut produire autrement jusqu’à parfois produire moins pour vivre mieux.