21 janvier 2010

Wash your logo ?

Photo "Crocofolie's" (non libre de droits) © Anne-Lore Mesnage

Ce billet a été initiallement publié dans la chronique je tiens désormais sur LEXPRESS.fr

«Save your logo» est la dernière initiative éccologique à la mode : une marque utilisant un animal comme logo paye en quelque sorte à ce dernier un tribut pour l’aura qu’elle a retirée de cette utilisation en finançant un programme de protection de l’espèce en question. Que penser de cette initiative : bonne intention ou greenwashing ?


Des larmes de croco

Lacoste fut la première marque à s’engager. J’ai cherché à savoir quelle était la politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) de ce nouvel ami des animaux …pensant que cette action humanitaire (animalière serait plus juste) s’intégrait dans une stratégie globale de responsabilité. Malheureusement en la matière la politique de Lacoste semble se limiter à peau de chagrin (une fondation éponyme).

Ce vide est inversement proportionnel à l’importante communication déployée à l'occasion de la signature de ce sponsoring (le mot me semblant plus adequat) bénéficiant néanmoins du statut fiscal du mécénat. Pourtant, à lire Michel Lacoste, DG du groupe « la cause écologique traverse de plus en plus notre entreprise ». Qu’elle la traverse c’est bien, qu’elle s’y arrête serait mieux.

Mettre la charrue avant les crocodiles

Je ne doute pas que certains crocodiles sont menacés et l’année de la biodiversité est là pour nous rappeler le défi majeur de cette problématique de l’accélération de la disparitions des espéces. Néanmoins les enjeux du secteur de la confection et les impacts directs et indirects de l’activité de Lacoste n’étaient certainement pas inintéressants au point de choisir la préservation des crocos comme première pierre de la politique de développement durable de cette entreprise. Quid du coton utilisé ? : conventionnel cultivé industriellement aux USA avec moult pesticides et quantités astronomiques d’eau ou biologique, pluvial, manuel, équitable et africain ? Le fabricant indique-t-il de façon volontaire sur ses étiquettes le pays de fabrication (made in Marocco, Made in Peru, Made in China) ?...

Enfin, l’écologie de la réparation c’est bien, mais la minimisation des impacts du présent c’est mieux, ce qui fait écho à la pensée de Pierre Rhabi : « l’humanitaire, c’est quand l’humanisme a failli ».