14 août 2010

Casse toi, pauvre réparation !

Dans le grand défi de l’économie des ressources et des matières premières, la ré-utilisation est un élément clé. J’ai poussé cet été les portes d’une "casse" auto … et j’ai été ébloui.

Qui va à la casse trouve sa pièce
Ebloui par l’évidence de ce temple de la pièce détachée d’occasion, ébloui par son potentiel. Ebloui aussi par son organisation simple et efficace comme celle des nouvelles déchetteries.
Certes, la directive européenne VHU impose le recyclage des Véhicules Hors d’Usage qui se traduit en général par la dépollution, le broyage et la valorisation des différentes matières composant les véhicules mis au rebut et notamment sa carcasse.
Mais je veux parler ici de la réutilisation directe de composants manufacturés encore en état, et ils sont nombreux, ce qui peut économiser de la matière bien évidemment mais aussi l’énergie de la fabrication comme du transport du produit fini. Ce gisement permet aussi la réparation de modèles dont les pièces détachées ne sont plus produites, sans parler de l’intérêt financier qui peut renverser l'arbitrage du choix de la réparation.

J’entends déjà les esprits chagrins et protectionnistes des constructeurs me rappeler que ces derniers sont garants de la sécurité des pièces détachées ; je réponds que le «casseur» ne doit pas être qu’un «ferrailleur» et qu’il doit être à même, selon des conditions peut-être à définir et sûrement à l’exclusion de pièces sensibles, de faire ce commerce de ré-emploi. Certaines pièces de réemploi sont de toutes façons désormais autorisées officiellement en réparation-collision dans la nouvelle procédure VE (Véhicules Endommagées) de Juin 2009. L'assureur militant la Maïf va participer en septembre et pour un an à un test sur l'utilisation de pièces de réemploi dans son réseau de réparateurs agréés en Poitou-Charentes. Les constructeurs pourraient d’ailleurs aussi eux-mêmes organiser cette nouvelle économie à l’instar de Volkswagen qui a lancé il y a plus de 60 ans dans son usine de Kassel le programme «Genuine Exchange Parts» qui consiste à réparer/restaurer des pièces moteur revendue 50 % moins cher que les neuves.
Le casse du siècle ? ...
nb : article complété le 21/8/2010

09 août 2010

Moi non plus je ne sais pas bien ce qu’est un Rom










Je vis depuis mon enfance avec ces mots qu’on brandit comme des épouvantails : Roms, manouche, gitans, ... Néanmoins, j’ai eu la chance de rencontrer des Roms plusieurs fois cet hiver à l’occasion des nettoyages de berges de rivières qu’organise l’Association Organe de Sauvetage Ecologique.

Ce que je sais, c’est que dans cette opération environnementale où on n'a rien à gagner si ce n’est un tour de rein, les Roms sont toujours là : nombreux, volontaires et les premiers au petit matin pour donner de leur temps.
Ce que je sais, c’est que j’ai rarement vu une énergie, une joie de vivre et des sourires aussi beaux que ceux-là.
Ce que je sais, ou du moins ce que j’entrevois (car je n’ai pas encore eu le courage ou j'ai eu trop de pudeur de les rencontrer chez eux), c’est que leur vie est dure mais que jamais ils ne se plaignent.
Ce que je sais, c’est que leur soit disant grosse Mercédes est dans ma réalité un vieux camion rouge qui toussotte.

Tout le reste n’est que gesticulation.