08 février 2012

Amour Vaches

Quand j’étais gamin, j’ai passé certains de mes étés à mener au pré deux fois par jour les vaches de Raoul, fermier de la Bastide, petit hameau du haut Cantal. Ce n’est donc sûrement pas par hasard si Bovines* m’a séduit.

Même si les Charolaises n’ont pas la même couleur que mes Salers, elles en ont la poésie que ce long métrage met en lumière, Et quelles lumières ! Celle de l’orage qui gronde, du soleil du printemps qui frémit, de la brume du matin qui s’évapore.
Macrocosmos
Bovines, c’est tout d’abord le Macrocosmos du ruminant qui les dévisage lentement en gros plans : paître, mastiquer, ruminer. Contrairement aux idées reçues, quelle humanité dans le regard d’une vache ! Et que dire de cette langue - de bœuf sauce gribiche ;-) - qui inlassablement arrache touffe sur touffe. Elle sera tantôt agile au point d’aller secouer un pommier, tantôt douce pour lécher son petit ou goulue pour têter sa maman.
Slow Cow 
Ce film saura t il trouver un public capable de regarder une heure durant des vaches au pâturage, sans intrigue que celle de la nonchalence du quotidien ou du stakhanovisme du broutage ? …Quotidien tout de même ponctué de la mise à bas dans l’herbe du pré d’un veau qu’on a envie de réchauffer tellement il grelotte dans les frimas du matin. Quotidien également troublé des meuglements pour ne pas dire des pleurs des vaches qui voient partir à jamais leurs petits dans la bétaillère... 
Moi aussi je suis vache, j’adore me prélasser dans l’herbe, et comme elles je suis (devenu) végétarien.
*Sortie le 22/2/2012